lundi 29 septembre 2014

Bulletin n° 64 - Pourquoi l'extrême droite est-elle forte en France ?

« Roma Pride », rassemblement pour la dignité des Roms en Europe

« Roma Pride », rassemblement pour la dignité des Roms en Europe

LATCHO ROM, ONG de Strasbourg, qui lutte contre les discriminations faites aux Roms, organise une « Roma Pride » le

 Samedi 4 Octobre à 14 h, Place Kléber à Strasbourg

C’est dans un cadre musical et convivial que nous vous invitons à soutenir le peuple Rom en participant à cet évènement.

Depuis 2011, est célébrée dans de nombreux pays européens, la Roma Pride, marche pour la dignité des Roms, et ce à travers la culture, la musique, la danse et les représentations artistiques. A Strasbourg, capitale de l’Europe, nous souhaitons affirmer notre appui à ce mouvement transnational, en nous mobilisant et démontrant notre fraternité aux Roms pour le respect des Droits de l’Homme.

            Des musiciens s’exprimeront aux rythmes tsiganes, des ateliers d’animations sur la culture tsigane seront mis en place et un discours de soutien sera prononcé pour ensuite laisser place aux discussions.

C’est chaleureusement que nous vous invitons en ce 4 octobre 2014 à vous mobiliser pour la dignité, la liberté et l’égalité pour tous, aux côtés d’ONG, d’acteurs associatifs, de diverses personnalités.

mardi 23 septembre 2014

Les enjeux de la mobilisation des 29 et 30 novembre à Lyon face au congrès du FN


Les enjeux de la mobilisation des 29 et 30 novembre à Lyon face au congrès du FN

Pourquoi cette mobilisation est-elle incontournable ?

La pertinence de ce week-end de mobilisation à Lyon, face au congrès du FN, a été longuement débattue lors des assises contre l’extrême droite des 28 et 29 juin 2014.  La lutte contre l’extrême droite ne peut pas se limiter à ce genre d’action. Elle doit en passer par des démonstrations de force.
Voici les raisons qui motivent cette décision de mobilisation :
-          Témoigner notre solidarité et notre soutien à celles et ceux qui luttent dans les villes occupées par le FN et ses partenaires.
-          Montrer le vrai visage du FN dans la perspective des régionales de l'année prochaine : il n'y aura pas de meilleure occasion pour y parvenir. Si nous ne mettons pas un coup d'arrêt à l'orientation imprimée par Marine Le Pen, le pire est à craindre au niveau des alliances : en 98, des alliances se sont nouées avec un cordon sanitaire autour du FN. Avec un FN dédiabolisé, ce sera pire. Dans les mairies occupées par le FN, c'est le château de Montretout qui dicte la conduite et place son personnel. Il en serait de même dans les régions, avec des répercussions qui toucheraient encore plus de monde.
-          Ne pas laisser les médias au FN ce week-end-là : notre initiative permettra d'occuper également le terrain médiatique, mais aussi de répondre à chaud aux annonces qui ne manqueront pas d'être faites à ce congrès.
-          Pour mobiliser contre le FN, il faut mettre l’accent sur la société que nous voulons. Au programme : échanges le dimanche sous forme de forums, conférences-débats, mettant l'accent sur la société que nous voulons, manifestation et concert le samedi.
-          Des initiatives locales se dérouleront partout en France dès maintenant, popularisant à chaque fois le rendez-vous de fin novembre. Chaque organisation signataire s'engage à construire localement la mobilisation pour Lyon et à l’entretenir par la suite.
-          Quoi qu’il en soit, il y aura une manifestation à Lyon ce week-end-là, alors il faut la réussir.

Construire la dynamique qui permettra la réussite de la mobilisation de Lyon

La perspective de cette mobilisation  a donné beaucoup d'enthousiasme aux participant-e-s des assises initiées par la CONEX. Elle donnera une forte impulsion pour développer la dynamique antifasciste, à Lyon,  ville devenue laboratoire de l’extrême-droite.

Les enjeux de cette mobilisation sont nationaux. Il serait nécessaire que les associations, syndicats et organisations politiques soient acteurs de la réussite de cette initiative nationale. Sans cet investissement massif et unitaire, la portée de cette mobilisation ne pourra pas dépasser le cadre régional, réduisant ainsi le signal qu’il est nécessaire d’envoyer.

Une mobilisation nationale pour Lyon sera un point d’appui pour renforcer le nécessaire combat contre l’extrême-droite dans tous les lieux de travail et dans toutes les villes.

Ce travail est particulièrement utile aux collectifs qui se sont créés dans les villes désormais administrées par le FN et ses partenaires. Il est fondamental  de venir en aide à celles et ceux qui luttent dans ces villes, en leur fournissant des arguments pour enrichir leur opposition, en relayant au niveau national les initiatives qu’ils et elles construisent localement, ainsi que les reculs sur nos valeurs qu’ils et elles constatent, combattent ou voient venir. Ils et elles ne doivent pas se sentir seul-e-s !

Le 6 septembre 2014
conex@riseup.net

dimanche 21 septembre 2014

RENCONTRE INTERNATIONALE ANTIFASCISTE 11-12 OCTOBRE

RÉSISTANCE FACE A LA MENACE FASCISTE EN GRECE ET EN EUROPE
RENCONTRE INTERNATIONALE ANTIFASCISTE
11-12 OCTOBRE

Terrain de basket de Rouf – ATHÈNES
Rue Piraios et P. Ralli – bus 049, 914, 838, 815, B18, Γ18, trolley 21, métro: Petralona ou Keramikos

RENCONTRE POUR LA GRECE
SAMEDI 11 OCTOBRE A 15 H
RENCONTRE INTERNATIONALE
DIMANCHE 12 OCTOBRE A 11 H

La Rencontre Antifasciste de Grèce et la Rencontre Internationale contre le fascisme et le racisme les 11  et 12 Octobre, succédant aux mobilisations un an après l’assassinat de Pavlos Fyssas, vont donner suite à l’action du mouvement antifasciste et antiraciste qui se trouve devant le grand défi du procès des néonazis de l’Aube Dorée. Les assassins de Pavlos Fyssas vont-ils enfin être punis,  en initiant le démantèlement de la bande nazie, ou bien celle-ci va réussir à s’en sortir avec le support des divers Baltakos de la Nouvelle Démocratie et des entrepreneurs qui la soutiennent?

La N.D. promeut un changement du Code Pénal afin de permettre aux divers Michaloliakos de sortir de prison ! Ils font la chasse aux voix des néonazis au Parlement afin de pouvoir élire le prochain président de la République ! La police couvre à nouveau leur action comme lors des récentes attaques racistes, alors que les vociférations racistes et homophobes des députés de la N.D. ouvrent la voie à de nouvelles attaques. Il est temps de leur barrer la route !

Nous devons amplifier l’action du mouvement afin de ne pas laisser le moindre répit à la bande de néonazis. Lors du procès de l’Aube Dorée, a l’intérieur et a l’extérieur des salles des tribunaux, il faudra faire en sorte que domine la voix de la protestation de la famille et des amis de Pavlos Fyssas, et non les cris hystériques des nostalgiques de Hitler.

Le gouvernement leur ouvre la voie avec ses politiques racistes. Ils sont allés jusqu'à innocenter les patrons de Manolada qui avaient tiré sur les travailleurs des champs de fraises, et classer sans suite la recherche sur les noyés de Farmakonissi. En même temps, dans les camps de concentration des réfugiés sont tortures et leur détention est prolongée au delà des 18 mois. Les interventions impérialistes s’amplifient à nouveau et les réfugiés goûtent les fruits amers de la nouvelle campagne raciste et islamophobie en Europe et aux Etats-Unis.

Nous pouvons faire parvenir partout le message de la résistance !
Lors de la Rencontre Internationale Antifasciste le 12 Octobre sera présent le mouvement Unite Against Fascism avec la proposition d’organiser une nouvelle journée mondiale de mobilisation contre le fascisme et le racisme le 21 Mars 2015. Des mouvements dans de nombreux pays y prendront part.
Nous appelons les travailleurs, les étudiants, les lycéens, tous les activistes qui se battent pour les libertés et les droits démocratiques à participer à la rencontre antifasciste pour organiser ensemble les luttes à venir, pour éliminer la menace fasciste.
Ne laissons pas les néonazis de l’Aube Dorée consolider l’immunité pour les crimes et assassinats qu’ils ont perpétré. Ne laissons pas le gouvernement nous désunir avec les politiques racistes, l’islamophobie, dans son intention de s’impliquer encore plus dans les guerres au M. Orient et en Ukraine.
Soyez tous-tes la !

PROGRAMME

Samedi 11 Octobre, 15h-17h
Comment combattre le racisme et l’islamophobie

Intervenants : Thanassis Kambagiannis, avocat de la partie civile au procès de l’Aube Dorée, Despina Kostopoulou, des nettoyeuses du Ministère de l’Economie, Georgia Mavragani, metteur en scène, Liton Han, Union des travailleurs des champs de Manolada, Ourania Birba, conseillère municipale a Patras, Maria Psara, journaliste

Samedi 11 Octobre, 17h30-20h
Comment amplifier la lutte contre les néonazis de l’Aube Dorée ?

Intervenants : Petros Constantinou, coordinateur de la KEERFA, conseiller municipal à Athènes, Dimitris Zotos, avocat de la partie civile au procès de l’Aube Dorée, Prokopis Papastratis, universitaire-historien, Vassilis Koukalani, metteur en scène-acteur, Aris Hatzistefanou, journaliste, Dimitris Psaras, journaliste-écrivain

Samedi 11 Octobre, 20h30
Soirée musique et cuisines nationales

Dimanche 12 Octobre 11h-16h
Rencontre antifasciste internationale
Intervenants : Wyman Bennet, Unite Against Fascism, Grande Bretagne, Denis Godard, membre du mouvement CONEX en France, le Mouvement contre la Menace Fasciste, Chypre, Stop au Racisme et au Nationalisme, Turquie, Unis contre le Fascisme, Catalogne, Tjaved Aslam, a la tête de la Communauté Pakistanaise en Grèce, Dimitris Christopoulos, vice président de la Fédération Internationale des Droits de l’Homme, Kostas Papadakis, avocat, Petros Constantinou, coordinateur de la KEERFA, conseiller municipal a Athènes



KEERFA (MOUVEMENT UNIS CONTRE LE RACISME ET LA MENACE FASCISTE)

www.antiracismfascism.org             tel. 6932828964, 210 3232871

Bulletin n° 64: Pourquoi l'extrême droite est-elle forte en France ?

Aux élections européennes, le FN a obtenu 25% des suffrages exprimés. C'est inquiétant, y compris pour une élection où l'abstention a été très forte.

                  Pourquoi l'extrême droite 
                   est-elle forte en France?

     Si la France est souvent citée pour la révolution de 1789, sa devise Liberté, Egalité,  Fraternité, le Front Populaire, le Conseil National de la Résistance.., elle a aussi une tradition coloniale, esclavagiste, de grande puissance avec un Etat ancien et fort.    
 
     A chaque époque, son lot de "raisons". Le poujadisme est un mouvement politique de droite constitué en France à la fin de la IVe République et fondé sur la défense des commerçants et des artisans qu'il considérait comme mis en danger par le développement des grandes surfaces dans la France de l'après-guerre. Son syndicat, l' "Union de défense des commerçants et artisans" (UDCA) naquit d'une révolte antifiscale face aux facilités dont profitaient ce qui allaient devenir les géants de la grande distribution en France. En pleine guerre d’Indochine puis d’Algérie, dans une 4ème république en crise, ce mouvement a défendu des positions colonialistes mais il n’était alors pas le seul. (Suite page 2)


     Dans les années 1970, avec le développement du marché commun européen, un mouvement nationaliste, sous l'égide d'un ancien député poujadiste, Jean-Marie Le Pen, s'est développé en France. Le nom de Jean-Marie Le Pen est associé à celui du Front National (FN) qui, au départ, était une création du groupuscule d'extrême droite "Ordre nouveau" qui a lui-même rallié le groupe "Militant" dirigé par d'anciens Waffen SS, tels que Pierre Bousquet et Jean Castillot, des capitulards face à l’Allemagne nazis. S’étaient aussi ralliés des militants de l’OAS, représentant ces ultras de l’Algérie française qui n’avaient pas hésité à pratiquer le terrorisme en Algérie et en France.

     La naissance et le développement du FN était une réponse au développement de la construction européenne, à la montée en puissance de la Commission européenne et de Bruxelles comme centres de décision, à la perte relative de la souveraineté politique, économique et monétaire de la France. Dans les années 1980, le FN, en quête de reconnaissance des multinationales, était un promoteur du néolibéralisme à la Reagan et à la Thatcher.  Après la victoire du néolibéralisme au niveau mondial, JM Le Pen a proposé ensuite de faire du social pour avoir des élus.

     La France a cédé sa souveraineté monétaire à la Banque Centrale Européenne (BCE), la naissance de la monnaie unique, l'ouverture des frontières aux travailleurs de l'Union, les délocalisations massives des postes de travail, l'imposition par Bruxelles des plans d'austérité économique et leurs conséquences négatives sur la vie de tous les jours de nos concitoyens - le développement d'un chômage endémique et de la précarité - ont contribué à l'enracinement du FN dans une partie de la population qui a cru aux discours à connotation sociale mensongère du parti d'extrême droite.

     Pour Marine Le Pen "La mondialisation est un cauchemar."(1) Car le lepénisme prétend représenter les secteurs économiques de la société qui craignent l'ouverture des frontières à la concurrence "libre et non faussée" des pays voisins et des pays à bas coût de production. Bref, le lepénisme s'adresse à " tous ceux qui craignent de ne pas pouvoir s'adapter et risquent le déclassement".

     Les lepénistes se présentent comme les seuls à défendre "la France effectivement libre et souveraine" car les partis de gouvernement comme l'UMP, le PS, une partie des Verts ou les centristes (UDI) se sont alignés complètement sur les positions néolibérales de Bruxelles, approuvant et appliquant ses décisions.

     Pour certains salariés en détresse, les précaires et les chômeurs, le FN est devenu une "alternative", qui montre une "voie" différente de celle des partis de gouvernement, même si les projets du FN conduisent, selon les experts économiques (consulter nos publications), à l'impasse.

     La complicité de la classe politique avec les institutions supra nationales européennes et les affaires qui entachent l'intégrité des élus, ont fini par dévaloriser les institutions et ajouter de l'eau au moulin de l'extrême droite. "Les années Sarkozy ont installé l'affairisme sans scrupule au cœur même du pouvoir, quand deux Français sur trois jugent les responsables politiques "corrompus", quand quatre sur cinq ne font pas confiance aux partis politiques,..."(2)

     Les enquêtes d'opinion montrent que les électeurs du FN ont intériorisé le projet nationaliste, raciste et xénophobe lepéniste. Les sentiments antieuropéens se développent par rapport à une Europe qui punit, qui taxe, qui développe le chômage et la précarité, via des plans d'austérité imposés par la BCE.

     L'analyste Olivier Dard, professeur d'histoire contemporaine à l'université Paul-Verlaine-Metz, observe une radicalisation antilibérale du discours du FN, exprimée dans des tracts: l' "obligation d'intervention de l'Etat contre les raids boursiers étrangers", la "mise en place d'un plan de conservation du pouvoir d'achat au travers de l'application de la préférence nationale (sont concernés ici l'emploi, le logement et les aides sociales), la "suppression" de la TVA sur les produits alimentaires de première nécessité et le retour au contrôle des prix par l'Etat.(3)

     Le FN est un parti opportuniste et son discours social est une supercherie. Ce parti ne défend pas la protection sociale, exploite les problèmes des salariés à des fins électoralistes, qualifie ceux de nos concitoyens qui touchent des aides sociales d' "assistés" et de fainéants. Le FN est du côté du système capitaliste, du patronat et du néolibéralisme économique. Preuve en est qu'il ne soutient pas les luttes sociales, dénigre les syndicats et essaie de mettre en place des syndicats corporatistes (type vichyste) qui rassemblent les patrons et les ouvriers.

     L'Union européenne et ses traités autorisant la "concurrence libre et non faussée", la "disparition" programmée des frontières et de la souveraineté nationale en matière politique et économique au profit de l'Union; bref la disparition de l'ancien monde au profit d'un capitalisme débridé et ultralibéral sont autant de facteurs qui favorisent le développement de l'extrême droite en France et en Europe.

     Autrement dit, le vote d'extrême droite en France est un vote de nature économique (la crise vécue ou redoutée, les plans d'austérité, la précarité,...) et identitaire (sentiments anti-européens, anti-euro, anti-immigrés,  conservation des valeurs nationales, la peur d'un monde qui change et que l'on ne maîtrise pas).

     Pourtant, la construction européenne et la crise économique n'expliquent pas tout et ne sont que deux piliers du développement de l'extrême droite dans notre pays. Le troisième pilier repose sur la bataille que mène la droite dans son ensemble, depuis mai 68, contre l'hégémonie culturelle de la gauche.

     Pour mener ladite bataille, des clubs ont fleuri. "Il y a aussi la percée, avec l'appui du Figaro Magazine, de la Nouvelle Droite, et de ce que son théoricien, Alain de Benoist, appelle un "gramscisme de droite", en référence au communiste Antonio Gramsci: avant de gagner électoralement, la droite doit conquérir les esprits"(4)

     Suite à l'effondrement de l'Union soviétique et à l'échec du projet sociétal de la gauche, celle-ci a perdu la bataille idéologique face à la droite. L'extrême droite nationaliste et identitaire surfe sur la vague du vide idéologique de la gauche dont certains aspects de son ancien projet de société (l'Etat social fort et interventionniste, préservation du pouvoir d'achat des salariés, etc.,) sont copiés par l'extrême droite.

     Que faire en attendant un nouveau projet cohérent de société égalitaire? Deux axes complémentaires se présentent à nous:

1- poursuivre notre combat
2- Réaffirmer nos valeurs:

1- Poursuivre notre combat pour la préservation des libertés démocratiques, de l'égalité de droit de tous les citoyens et de la justice sociale.

2- Réaffirmer nos valeurs qui font notre identité collective :

-        dénoncer les discours mensongers
-        combattre les peurs de l'autre qui alimentent le discours nationaliste,
-        rejeter les politiques économiques d'austérité qui accentuent les inégalités,
-        promouvoir la coopération entre les peuples et les échanges culturels qui mènent au "vivre ensemble".

                                                                                     Comité de vigilance


Bibliographie :

(1) Le Grand rendez-vous Europe 1. "Le Monde", I-Télé, rapporté par le Monde du 08 avril 2014.
(2) Editorial du quotidien Le Monde du 29 mai 2014.
(3) Le Monde du 15 janvier 2011.
(4) Serge Audier - philosophe, auteur de la "pensée anti-68" - Le Monde du 30 mai 2014.