samedi 28 mai 2011

Conseil National de la Résistance



Soirée du 25 mai 2011 de Justice & Libertés


Conseil National de la Résistance (CNR)


Sommaire

Introduction

L’actualité du programme du Conseil National de la Résistance (Raymond Olff)

Actualité du CNR (Georges Monsonégo)



Introduction


Le CNR est la plus haute institution de la France clandestine, créée en mai 1943 par Jean Moulin, selon les instructions du général de Gaule, qui voulait instituer un organisme représentatif de toutes les tendances politiques de la Résistance.

Le CNR regroupait:

- 8 représentants des mouvements de résistance intérieure : «Combat», «Libération zone Nord», «Libération (Sud)», «Franc-tireur partisans (FTP)», «Front national» (rien à voir avec le Front national actuel), «Organisation civile et militaire» (OCM), «Ceux de la Résistance» (CDLR), «Ceux de la Libération» (CDLL),

- Les grandes confédérations syndicales de l’époque : CGT (réunifiée) et CFTC,

- Six représentants des principaux partis politiques reconnaissant la France Libre, dont le parti communiste, le parti socialiste, les radicaux, la droite républicaine et les démocrates-chrétiens.

Le CNR se réunit pour la première fois le 27 mai 1943, clandestinement, dans un appartement parisien, sous la présidence de Jean Moulin, qui sera arrêté par les nazis en juin de la même année. Lui ont succédé Georges Bidault, démocrate-chrétien, puis, à la Libération, le 15 septembre 1944, Louis Saillant, CGT.

Le CNR a défini son programme prévisionnel pour la Libération le 15 mars 1944. Comme vous pouvez le constater, on y trouve des objectifs d’une troublante actualité.

En effet, malgré différentes mobilisations, le gouvernement actuel poursuit son objectif libéral de casse sociale et son objectif de société soi-disant sécuritaire où la précarité de l’emploi s’installe à tous les niveaux et où le Français d’origine, l’immigré et le sans papier deviennent les boucs émissaires d’une politique xénophobe et raciste qui met à mal le «vivre ensemble» républicain.

Comme vous pouvez le constater, face au gouvernement le plus réactionnaire de la cinquième république, la «résistance» s’organise aussi.

Le 8 mars 2004 treize vétérans des mouvements de Résistance et des forces combattantes de la France libre lançaient un «Appel aux jeunes générations» dénonçant notamment «la remise en cause du socle des conquêtes sociales de la Libération». Cette tendance régressive s’accélère dramatiquement.

Le programme du CNR et les conquêtes sociales de la Libération sont plus que jamais d’actualité.

Maintenant, place aux intervenants pour nous éclairer sur l’une des pages les plus glorieuses de l’Histoire française.


L’actualité du programme du Conseil National de la Résistance

(Raymond Olff)


En remontant dans mes souvenirs deux dates me paraissent intimement liées : le 7 juin 1936 et le 27 mai 1943.

- Le 7 juin 1936 : c’était la signature des « accords Matignon », après la victoire électorale du Front Populaire.

- Le 27 mai 1943, (il ya 68 ans à 2 jours près), c’est la première séance du Conseil National de la Résistance, réunissant sous la direction de Jean Moulin tous les partis, syndicats et organisations de la Résistance.

7 juin 1936, 27 mai 1943?

- Qu’est-ce que ces deux dates ont en commun ?

Dans les deux cas, et malgré des situations bien différentes, la France se trouvait dans une position politique et économique très difficile, et pourtant, sous la poussée des forces populaires, des avancées sociales très importantes ont pu être décidées.

- En 1936 ce fut la semaine de 40 heures, et -pour la première fois dans l’Histoire de France- deux semaines de congés payés pour les travailleurs.

- En 1943, préparant le 15 mars 1944, c’était l’instauration de la Sécurité Sociale et une série de mesures démocratiques.

Ce qui caractérise les deux dates : c’est la volonté de construire une vie meilleure, grâce à l’union des forces populaires, contre l’opposition des classes dirigeantes.

En 1936 aussi bien qu’à la libération, en 1945, ce qui a été déterminant sur le plan économique, et social, c’est le rapport des forces politiques.

En 1936 ce rapport s’est infléchi en faveur du Front Populaire, par la victoire électorale des partis de gauche, qui ont réussi à s’unir, d’une part, sur un programme commun de progrès social, et d’autre part, de lutte contre le fascisme .Par contre, à droite était largement diffusé le slogan : «Plutôt Hitler que le Front Populaire».

Chaque fois que l’unité des classes populaires s’est affaiblie, le rapport des forces politiques s’est inversé. Ce fut le cas en 1937, après la victoire du Front Populaire. Le mur d’argent, comme on disait à l’époque, a pris le dessus, sous le prétexte que la situation financière et économique du pays demandait une diminution, voire une suspension des mesures sociales.

C’est cette même logique que cherchent à nous imposer aujourd’hui le gouvernement et les forces de la réaction.

Mais si le programme du Conseil National de la Résistance a pu s’appliquer à partir de 1944 dans un pays ravagé par la guerre, on peut se demander, avec un groupe de 13 résistants connus : « Comment peut-il manquer aujourd’hui de l’argent pour maintenir et prolonger les conquêtes sociales, alors que la production des richesses a considérablement augmenté depuis la libération, période où l’Europe était ruinée

Le 15 mars 1944, le programme du CNR, a été adopté à l’unanimité de ses membres.

Ce programme était composé de deux parties :

-un plan d’action immédiate, c. à d. de lutte armée en vue de la libération du pays, et une deuxième partie intitulée « mesures à appliquer dès la libération du territoire»

Il s’agissait d’instaurer- je cite- «une véritable démocratie, non seulement politique, mais économique et sociale, impliquant l’éviction des féodalités économiques et financières de la direction de l’économie

L’objectif recherché était –je cite encore-: « Une organisation rationnelle de l’économie assurant la subordination des intérêts particuliers à l’intérêt général ».

- Concrètement était envisagé : le retour à la nation des grands moyens de production monopolisée, des sources d’énergie, des richesses du sous-sol, des compagnies d’assurance et des grandes banques.

Ce point a été jugé si important qu’il a été repris dans le préambule de la constitution de 1946 qui s’exprime ainsi :

« Tout bien, toute entreprise, dont l’exploitation a ou acquiert les caractères d’un service public national ou d’un monopole de fait, doit devenir la propriété de la collectivité ».

- Ensuite était prévu «Un plan complet de sécurité sociale». C’est la réalisation dont nous continuons à bénéficier, bien qu’elle ait fait, et continue à faire l’objet d’attaques de toute sorte.

- Non moins important était le point prévoyant la liberté de la presse et son indépendance.

- Le droit au travail et au repos, la sécurité de l’emploi, l’instruction pour tous étaient des revendications dont nous savons aujourd’hui ce qu’elles sont devenues.

Chacune des mesures prévues, faisait l’objet d’explications détaillées, allant largement au delà des principes généraux.

Ce programme, pour l’essentiel, a été effectivement mis en application après la Libération, mais a été démantelé depuis lors ; et il continue actuellement à subir les assauts du gouvernement et du patronat.

Le vice-président d’une des grandes branches du MEDEF, Denis Kessler, a, dès 2007, exprimé on ne peut plus clairement l’état d’esprit du patronat et de la droite :

« Le modèle social français, a-t-il écrit, est le pur produit du Conseil National de la Résistance. Prenez tout ce qui a été fait entre 1944 et 1952 sans exception. Il s’agit aujourd’hui de sortir de 1945 et de défaire méthodiquement le programme du CNR »

Si on se reporte à la politique pratiquée au cours des dernières années, on se rend compte que la voie suivie est exactement celle définie par Denis Kessler, au nom du patronat.

- Prenons par exemple la presse. Aujourd’hui l’essentiel de la presse écrite française est passé sous le contrôle du patronat.

- Quant aux services publics, les principaux moyens de production d’importance nationale comme France Télécom, le Gaz et l’Electricité, nationalisés sous de Gaulle sont privatisés ou en voie de l’être.

- Le système des retraites institué par le CNR, après des attaques répétées, a subi– comme vous le savez- une modification décisive.

D’un côté il y a les valeurs qui ont inspiré le programme du CNR. Ce sont l’égalité, la solidarité, la liberté, la fraternité, la recherche d’une vie meilleure, en un mot les valeurs républicaines.

Du côté des milieux financiers, des milieux dirigeants de l’économie, les valeurs réelles sont la consommation marchande, le mépris des plus faibles, la concurrence de tous contre tous, la recherche du profit.

Dès novembre 1943, le Général de Gaulle, s’adressant à l’Assemblée Consultative à Alger avait fort bien défini les objectifs que le CNR allait développer dans son programme : Je cite :

«La France veut que cesse un régime économique dans lequel les grandes sources de la richesse nationale échappaient à la nation, où les activités principales de la production et de la répartition se dérobaient à son contrôle, où la conduite des entreprises excluait la participation des organisations de travailleurs et de techniciens, dont cependant elle dépendait. Il ne faut plus, ajoutait-il qu’on puisse trouver un homme ni une femme qui ne soient assurés de vivre et de travailler dans des conditions honorables de salaire, d’alimentation, d’habitation, de loisirs, d’hygiène et d’avoir accès au savoir et à la culture»

Par la suite, dans ses mémoires le Général a insisté sur l’importance qu’il attachait à la date du 27 mai :

« Le télégramme de Jean Moulin, écrivait-il, me confirmant la création du Conseil National de la Résistance le 27 mai, produisit un effet décisif, non seulement en raison de ce qu’il affirmait, mais aussi et surtout, parce qu’il donnait la preuve que la Résistance française avait su faire son unité.»

En raison de l’importance de la date du 27 mai 1943 un certain nombre d’associations, sur proposition de l’Association Nationale des Anciens Combattants de la Résistance, l’ANACR, ont demandé que cette date soit déclarée JOURNEE NATIONALE DE LA RESISTANCE, non pas pour en faire un jour férié, mais pour parler de la Résistance aux jeunes élèves, et plus particulièrement du Programme du CNR, dans tous les établissements d’enseignement.

Aujourd’hui la question se pose : «Les mesures prônées par le Programme du Conseil National de la Résistance, sont-elles toujours d’actualité

A cette question je répondrai :

Certes nous ne sommes plus en 1944. 68 ans ont passé, et le monde a changé, mais l’idéal d’une démocratie économique et sociale, autant que politique, demeure d’actualité. Il faut continuer à se souvenir du contenu et des valeurs du Programme du Conseil National de la Résistance.

C’est dans cet esprit que les 13 résistants, dont j’ai parlé, et auxquels s’ajoute notre ami François Amoudruz, ici présent, ont lancé un nouvel appel à l’occasion du récent Rassemblement des Glières.

Ils ont proposé de définir un nouveau Programme de la Résistance, basé sur 3 engagements, qui mettront en application la devise républicaine : Liberté, Egalité, Fraternité.

- La Liberté :

Afin de garantir la Liberté, il faut séparer les pouvoirs et renforcer la démocratie parlementaire au détriment de l’actuel régime présidentiel.

- L’Egalité :

Afin de garantir l’Egalité, il faut reconstituer les services publics crées à la Libération, pour aller vers une véritable démocratie économique et sociale.

- La Fraternité :

Afin de garantir la fraternité, il faut renforcer la coopération avec les peuples et les pays, en refusant l’actuelle dictature des marchés financiers, et il faut écarter de la marchandisation totale, les besoins vitaux de l’être humain, comme l’eau, la nourriture et l’énergie.

Me basant sur ce nouvel appel, qui s’adresse essentiellement aux jeunes générations, je terminerai comme lui, en rappelant la formule célèbre : «Résister c’est créer ; créer c’est résister». (R.O. 25/05/011)


Actualité du CNR


(Georges Monsonégo)

Depuis quelques mois, de nombreux articles, appels, pétitions, émanant de personnalités de gauche les plus diverses et se référant au Conseil national de la résistance et à son programme attestent de son actualité.

Le CNR est né du mouvement national de lutte contre le nazisme, l’Etat vichyste, pour l’indépendance de la France. C’est un rassemblement inédit, une première dans l’histoire de France, rassemblant côte à côte des hommes et des femmes d’origine sociale différente, ayant des conceptions philosophiques, une conception de la société française et de son avenir différentes. Le CNR regroupait toutes les forces vives de la nation : huit mouvements de résistance, les deux grandes centrales syndicales de l’époque, CGT et CFTC, et six représentants des principaux partis politiques reconnaissant la France Libre (PCF, SFIO, Radicaux, Démocrates Chrétiens, Droite Républicaine.

C’est cette fusion intime entre lutte armée, luttes politiques et luttes sociales qui à permis au CNR de se doter d’un programme qui n’était pas seulement la restauration de la situation d’avant-guerre, mais dont le contenu constituait une grande avancée de civilisation. Voilà un sujet de réflexion actuel pour sortir des logiques écrasantes que nous vivons.

Un premier projet fut présenté par Pierre Villon, membre du Comité Central du PCF et président du CNR au mois de mai 1943 et ce fût le grand mérite de Jean Moulin de l’avoir enrichi et d’y avoir fait rallier les mouvements de résistance gaullistes. Ce programme se donnait pour objet la construction d’une nouvelle société, de solidarité, d’égalité, de bien-être pour tous, fondée sur la démocratie et la laïcité. Voilà bien des aspirations fortes présentes dans les luttes actuelles (retraites, services publics, etc..). Ce programme exige l’éviction des féodalités financières de la direction de l’économie, le retour à la nation des grands moyens de production, des sources d’énergie, des richesses du sous-sol, des compagnies d’assurance et des banques. Ce programme témoigne aussi de la conscience du CNR que le nazisme, le vichysme, le racisme n’étaient pas nés de rien, mais que leurs terreaux communs résidaient dans la trahison des élites politiques et économiques («plutôt Hitler que le Front Populaire», la collaboration du Comité des Forges ancêtre du Medef).

Ce programme a constitué le socle du modèle social français ; il a irrigué en profondeur notre société de 1945 à la fin du 20ème siècle. Bien sûr, tout ne fût pas réalisé(le plan Langevin-Wallon pour l’éducation ne fût jamais appliqué) , bien sûr il a subi l’érosion du temps sous les coups successifs de gouvernements de différentes majorités. Même rognés, il en est resté jusqu’en 2007 des acquis sociaux importants (Sécurité Sociale, retraites, statut de la fonction publique, nationalisation de secteurs industriels) auxquels on peut associer les noms de ministre Ambroise Croizat, Maurice Thorez, Marcel Paul .

Après les élections présidentielles de 2007, Denis Kessler, ex vice patron du MEDEF, a parfaitement résumé le programme présidentiel : adieu à tous les acquis sociaux issus du programme du CNR, les démanteler. Avec le recul, cela a conduit à multiplier les privatisations, à asservir les médias aux puissances de l’argent, à laminer les services publics. Ainsi en ce qui concerne l’Education, il y aura à la rentrée prochaine suppression de 9000 postes d’enseignants, fermeture de 1500 classes et coupes drastiques dans les budgets de l’éducation nationale, alors que la France a le plus faible taux d’encadrement de tous les pays d’Europe.

La raison de cette destruction systématique de cet héritage est qu’il constituait un obstacle pour introduire en France, au détriment des salariés, le crédo de l’Union Européenne : le tout marché, la dérèglementation, la concurrence libre et non faussée, la marchandisation généralisée (y compris celle du vivant)

L’exemple de la Sécurité Sociale, loi élaborée et présentée par Ambroise Croizat, un des quatre ministres communistes de l’époque est révélateur des avancées réalisées par rapport à la situation antérieure. En effet, auparavant, les assurances sociales étaient gérées par 1093 caisses autonomes ne couvrant qu’un tiers de la population de façon incomplète. Il est bon de rappeler que cette loi reposait sur 4 principes :

1) L’universalité soit une couverture sans exclusive de l’ensemble de la population vivant sur le sol français.

2) La solidarité entre générations, entre actifs/non actifs, entre malades/bien portants

3) L’unicité soit une institution unique couvrant tous les risques sociaux : maternité, primes prénatales et allocations familiales, maladies, accidents du travail, retraite, vieillesse.

4) La démocratie avec une gestion directe par les intéressés soit 75% se sièges aux salariés et 25% au patronat

Cette loi ne passa pas sans luttes sociales et politiques intenses : refus des patrons de payer une cotisation, refus des médecins de se plier à des tarifs fixés à l’avance. Ces forces conservatrices trouvaient des alliés non seulement à l’Assemblée Nationale mais au sein du gouvernement pour essayer de limiter l’ambition de cette loi.

De plus, on doit aux retombées concrètes du programme du CNR, d’avoir permis des avancées dans le statut de la femme dans notre société ; ce fait est très significatif non seulement parce qu’il est en soi une mini révolution mais aussi parce que, curieusement, cette avancée est très rarement mentionné dans les apports du CNR. En effet, avant 1945, les femmes n’existaient pas au plan politique. L’idéologie de la droite, imprégnant profondément la classe ouvrière, réduisait le statut de la femme à celui de femme au foyer, de citoyenne de seconde zone, dont la fonction principale était l’éducation des enfants. Le rôle important joué par les femmes dans la résistance conduisit naturellement le CNR à réparer cette injustice faite aux femmes en leur donnant la reconnaissance, à égalité avec les hommes, d’un statut de citoyenneté par le droit de vote. Cet aspect peu connu ou oublié du programme du CNR méritait d’être rappelé à un moment où le combat pour l’émancipation des femmes est d’une brûlante actualité et ne saurait être dissocié des combats contre la casse des acquis sociaux.

Les idées d’indépendance nationale, de souveraineté populaire, de liberté, issues du CNR, et qui restent vivaces dans notre mémoire collective, risquent d’être complètement laminées. En effet dans le silence et le secret des instances européennes, un dangereux scénario a été écrit par Angela Merckel et Nicolas Sarkozy. Ce scénario a pour titre «Pacte pour l’Euro+» .De quoi s’agit-t-il ? Ce pacte se donne pour objectif de réduire les déficits des Etats de la zone Euro. Pour cela, les budgets de ces Etats seront cadrés et agrées par Bruxelles. Cela veut dire qu’il y aura abandon de souveraineté populaire avec aggravation de la crise de représentativité. Les Parlements nationaux ne seront pas libres de voter les investissements et les budgets sociaux. Le cœur du projet pour réduire les déficits se trouve dans l’obsession affirmée et écrite d’abaisser par tous les moyens le coût du travail par une surexploitation de la population. Comme si ce n’était pas suffisant, il est prévu pour celle-ci la double peine : augmentation des impôts et des cotisations sociales pour les salariés, les chômeurs, les retraités, des restrictions de droit d’accès à la santé et aux services publics tandis que les cadeaux aux plus fortunés continueront de creuser les déficits et d’aggraver la crise économique et sociale.

Pour revenir en France, comment Sarkozy et l’UMP préparent-t-ils les prochaines échéances électorales ? Ils sont en train de concocter en grand secret un programme dont le nom de code est «PNR 2011/2013», soit Programme National de réformes. Ce programme est une version francisée du Pacte de l’Euro+. Il se propose de dynamiter tous les acquis sociaux de 1945, plus précisément ce qu’il en reste et d’en finir une fois pour toutes avec les idéaux de progrès social. Pour parvenir à cette destruction, Nicolas Sarkozy et son Ministre de l’Intérieur, s’efforcent, jour après jour, dans une campagne de concurrence-promotion de l’extrême droite d’y substituer la xénophobie, l’islamophobie, la haine de l’autre.

Nous savons donc ce qui nous attend : le passage de l’austérité à l’hyperaustérité, accompagnée d’une politique migratoire et d’une chasse au faciès légitimées par des lois de plus en plus liberticides. Le dilemme est le suivant : ou bien l’abandon de toute ambition sociale et démocratique, ou bien s’inspirer des valeurs du CNR en créant, tous ensemble, les conditions d’une rupture avec la domination écrasante des marchés financiers.

Georges Monsonégo

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